Dans cette étude intitulée « La souveraineté par la décarbonation », les experts du Shift Project soulignent l’urgence d’accélérer la transition énergétique. Cette note établit un lien entre la notion de souveraineté, entendue comme l’autonomie d’un pays dans ses décisions stratégiques, et la décarbonation. Celle-ci s’impose comme un enjeu central pour les puissances dans le contexte climatique et géopolitique actuel.

 

Les énergies renouvelables électriques sont indispensables à la décarbonation et à l’autonomie stratégique du pays. Le rapport insiste sur le rôle crucial des énergies renouvelables électriques, telles que l’éolien et le solaire, dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la diminution de la dépendance aux importations énergétiques. Ces sources d’énergie sont essentielles pour assurer l’autonomie stratégique de la France.

La souveraineté énergétique ne se limite pas à sécuriser la production d’électricité, qui représente seulement 27 % de la consommation d’énergie finale en France (données 2020). Elle englobe également les usages non électriques, majoritairement dépendants des énergies fossiles, lesquelles constituent près de 60 % de la consommation énergétique nationale. Le rapport du Shift Project souligne que le mode de vie des Français requiert environ 2 112 TWh d’énergie par an, alors que la production nationale n’en fournit que 681 TWh, révélant une dépendance massive aux importations. De plus, l’exposition énergétique totale de l’économie française est évaluée à 3 005 TWh, dont 71 % issus de ressources fossiles (soit 2 123 TWh).
D’où la nécessité, selon le rapport, de développer des solutions décarbonées pour les usages non électriques (chaleur, mobilité, etc.) afin de réduire cette vulnérabilité systémique. S’engager en faveur d’une sobriété individuelle, collective et structurelle.

 

Le rapport préconise une approche de sobriété à plusieurs niveaux : individuelle, collective et structurelle. Il s’agit de repenser les modes de consommation et de production pour réduire la demande énergétique globale, en mettant l’accent sur l’efficacité et la réduction des gaspillages. Cette sobriété ne se décrète pas uniquement à l’échelle individuelle, elle suppose une transformation profonde des infrastructures, des organisations et des politiques publiques. La note insiste sur la nécessité de repenser les systèmes de transport, d’aménagement du territoire, de production et de distribution afin qu’ils soient compatibles avec un usage raisonné de l’énergie. Il s’agit d’un chantier collectif impliquant l’État, les collectivités, les entreprises et les citoyens, où la sobriété devient un pilier structurant de la stratégie nationale, et non un simple ajustement conjoncturel.

 

En conclusion, The Shift Project appelle à une politique énergétique axée sur les résultats, avec des objectifs clairs de réduction des émissions et de dépendance aux énergies fossiles. Le rapport souligne l’importance d’une coordination efficace des instruments publics et d’une mobilisation des moyens industriels pour servir l’intérêt souverain de la nation.

 

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