Retour sur la participation du CNER au Sommet de la Mesure d’Impact

1. Le rôle clé des agences dans les transitions

Le CNER fédère près de 80 agences d’attractivité, de développement et d’innovation réparties sur tout le territoire. Ces agences jouent un rôle central dans l’accompagnement des territoires face aux transitions écologiques et économiques. Elles interviennent à trois niveaux :

• La sensibilisation, à travers des conférences, webinaires ou événements locaux ;
• La mise en relation, en facilitant les synergies entre entreprises et partenaires ;
• Le conseil, sur des thématiques variées comme l’aménagement, la gestion du foncier ou la transition énergétique.

Certaines vont encore plus loin, à l’image de Lorr’Up, l’agence de développement de Nancy Sud Lorraine, qui mobilise 24 collaborateurs pour accompagner 45 000 établissements. Elle structure son action autour de deux volets :

• L’accompagnement des TPE/PME, par 7 développeurs généralistes touchant près de 1 000 entreprises par an sur des enjeux concrets (panneaux solaires, bornes électriques, rénovation énergétique…) ;
• L’appui aux industriels, grâce à une ingénierie interne pointue (ingénieur énergie, hydrogéologue, juriste en transition, experts fonciers…), permettant de faire avancer des projets stratégiques (capture de CO2, géothermie profonde, rénovation des bâtiments tertiaires, densification des zones d’activités…).

2. Vers une mesure d’impact partagée

Au-delà de l’accompagnement opérationnel mené par les agences pour soutenir les acteurs sur le terrain, le CNER pilote un groupe de travail sur les indicateurs de performance des agences, aux côtés de plusieurs membres du réseau : l’ADIRA, OnlyLyon Invest, Provence Promotion, Choose Paris Region et Marne Développement.

L’objectif de ce groupe de travail est d’aller au-delà des indicateurs classiques (nombre de projets ou emplois créés), pour intégrer des dimensions environnementales, sociales et territoriales.

Les travaux s’appuient sur une grille d’évaluation d’impact ex-ante développée par OnlyLyon Invest, et mise en open source. Elle est structurée autour de six axes : Environnement, Social, Productif, Emploi, Coopération, Territorial. Cette grille permet d’attribuer une étiquette d’impact, à la manière d’un Nutri-score appliqué au développement économique. Trois niveaux d’évaluation sont testés : les projets, les impacts et les personnes.

Un exemple inspirant vient de l’ADIRA en Alsace, qui a mobilisé les 40 EPCI de son territoire pour co-construire une grille adaptée à leurs priorités locales, grâce à un système de pondération. Une démarche pragmatique, construite avec les territoires, et non imposée d’en haut.

3. Diffusion et appropriation territoriale

Ce qui fait la force de cette approche, c’est sa souplesse d’adaptation aux spécificités locales, tout en garantissant une méthode partagée, lisible et cohérente à l’échelle nationale. Chaque critère peut être ajusté en fonction des enjeux du territoire concerné.

Les premiers résultats de ce travail collectif seront partagés à l’automne, lors d’un atelier organisé pendant le Forum DEV&CO à Montpellier. Un retour d’expérience est prévu sur la méthodologie, les freins, les leviers et les perspectives d’évolution.

Ce travail vise à outiller les agences, mais également les élus et partenaires, afin de pouvoir mieux piloter, évaluer et orienter les projets selon leur impact réel.