Baromètre Palatine – METI : les ETI face aux incertitudes, entre résilience économique et tensions financières
Malgré un contexte économique incertain, les entreprises de taille intermédiaire montrent une certaine résilience, tout en faisant face à des tensions sur la rentabilité, l’emploi et le financement. Le dernier baromètre Palatine-METI met en lumière des ambitions d’investissement toujours présentes, mais sous contraintes.

La Banque Palatine et le METI (mouvement des entreprises de taille intermédiaire) ont publié le 16e baromètre Palatine-METI du financement des entreprises de taille intermédiaire (ETI), réalisé du 9 au 16 avril 2025 auprès de 1 200 ETI.
Il met en lumière un climat économique toujours contraint, marqué par une stabilité fragile de l’activité, une situation financière contrastée et des perspectives d’investissement influencées par les évolutions réglementaires et géopolitiques.
Une activité qui résiste malgré une morosité persistante
Au premier trimestre 2025, 38,5 % des ETI signalent une baisse de chiffre d’affaires, contre 28,2 % indiquant une amélioration. La moitié des dirigeants estiment que leur secteur s’est dégradé sur un an, tandis que 54 % font état d’un carnet de commandes moins rempli. Seules 13 % des entreprises constatent une amélioration de leur rentabilité.
Des capacités de financement sous pression
Si la situation de trésorerie s’améliore légèrement (20,5 % d’ETI signalent une dégradation contre 38 % en janvier), l’endettement net se détériore pour 25,6 % des personnes interrogées.
Environ 24 % rencontrent des difficultés à respecter leurs covenants bancaires, et 42 % jugent les ratios financiers exigés difficiles, voire inaccessibles. Néanmoins, plus de 81 % des demandes de financement obtiennent une réponse favorable.
Reprise des projets d’investissement, priorité à la France
Près de 72 % des ETI envisagent au moins un projet de croissance organique en 2025, dont près de 90 % prévoient d’investir en France. En parallèle, 60 % projettent une croissance externe, majoritairement tournée vers le territoire national. Ces ambitions sont toutefois freinées par les nouvelles mesures douanières américaines, perçues comme un risque pour le chiffre d’affaires par 65 % des entreprises.
Conséquences sociales des arbitrages budgétaires
La réduction des allègements de charges sociales pousse 30 % des ETI à envisager une baisse de leur masse salariale ou de leurs recrutements. Par ailleurs, près de deux tiers des entreprises ont réduit ou envisagent de réduire leurs recrutements d’apprentis, en lien avec la diminution des aides.
Une attractivité accrue, mais des signaux d’alerte
Depuis début 2025, une ETI sur deux a été approchée pour un rachat ou une entrée au capital, contre 34 % un an plus tôt. Cette dynamique reflète l’attractivité des ETI, mais souligne aussi les fragilités structurelles qui pourraient les rendre plus vulnérables sans amélioration de leur environnement économique.