Un projet de loi est en cours d’études et vise à mieux répartir l’offre de soins sur le territoire en encadrant plus strictement l’installation des médecins (voir notre article sur le sujet). Le CNER fait le point sur ce dossier législatif.

Ce que contient la version adoptée

Le texte validé par l’Assemblée nationale introduit plusieurs dispositions marquantes :

Une autorisation préalable à l’installation des médecins

Désormais, un médecin souhaitant s’installer devra obtenir une autorisation du directeur général de l’agence régionale de santé (ARS), après avis de l’ordre des médecins. Cette autorisation est automatiquement accordée si le médecin s’installe dans une zone sous-dotée ou s’il remplace un confrère partant dans la même zone. Elle est refusée dans les zones bien dotées, sauf exceptions strictes.

Création d’un indicateur territorial de l’offre de soins

Un nouvel outil de mesure, fondé sur le temps médical disponible par patient et des critères socio-démographiques, sera mis en place. Il servira à objectiver les inégalités d’accès aux soins et à définir des niveaux cibles pour chaque spécialité.

Révision annuelle des zones sous-dotées

Jusqu’à présent révisées tous les deux ans, les zones sous-dotées seront désormais actualisées chaque année, pour mieux suivre les évolutions territoriales de l’offre de soins.

Autres mesures complémentaires

Le texte renforce également :

  • l’accès aux soins pour les patients sans médecin traitant ;
  • le rôle des ARS dans la régulation territoriale ;
  • la coordination entre professionnels de santé, notamment via les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
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Juridique Loi

Où en est le projet ?

Déposé en février 2025 à l’Assemblée nationale, le texte a connu une première lecture en commission, puis a été examiné en séance publique les 6 et 7 mai 2025. Il a été adopté provisoirement par l’Assemblée nationale à l’issue de ces débats avec 99 « pour » et 9 « contre ».

Le projet de loi doit désormais être transmis au Sénat pour une seconde lecture, avant une éventuelle navette parlementaire.

 

 

Et après ?

Le texte doit désormais être examiné par le Sénat. Si celui-ci le modifie, une commission mixte paritaire pourrait être convoquée. Bien évidemment, il faudra attendre l’issue de la procédure parlementaire complète pour connaître sa version définitive.

 

Suivre le dossier législatif de l’Assemblée nationale

Suivre le dossier législatif du Sénat

Le gouvernement misait sur une mission de solidarité obligatoire

 

Le 25 avril 2025, le gouvernement de François Bayrou s’est opposé à cette installation régulée des médecins et proposait, via un plan d’action, une « mission de solidarité obligatoire ».

Voir notre article sur le sujet 

 

Le CNER continuera de se tenir informé de la suite des événements.