Un nouveau plan d’actions pour l’accès aux soins

À l’occasion d’un déplacement dans le Cantal, le Premier ministre François Bayrou a présenté le « Pacte de lutte contre les déserts médicaux ». Un projet de loi est d’ailleurs en cours de discussion à l’Assemblée nationale (voir notre article).

Rappelons que cette dernière impose une régulation dans l’installation des médecins. Ainsi, les médecins libéraux ou salariés devront, avant de s’installer, solliciter l’aval de l’Agence régionale de santé, qui pourra le leur refuser dans les territoires suffisamment pourvus.

Ce nouveau pacte inclut :

  • Une diversification de l’origine géographique et sociale des étudiants en permettant à plus de jeunes d’accéder aux études en santé, sur l’ensemble du territoire ;
  • Le déploiement d’un principe de solidarité de l’ensemble de la communauté médicale pour développer l’offre de soins dans les territoires les plus critiques ;
  • Une modernisation des organisations et l’union des compétences pour soigner davantage de patients ;
  • Avec les élus locaux, la création de conditions d’accueil attractives pour les étudiants et professionnels de santé sur tout le territoire.
Plan stratégie

Une « mission de solidarité obligatoire »

medical

L’idée serait donc d’instaurer une mission de solidarité obligatoire : les médecins des territoires voisins, devront s’organiser et se relayer pour assurer une continuité d’exercice en médecine de premier recours dans ces zones, avec des plannings définis à l’avance sur le modèle de la permanence de soins. Ils devront consacrer jusqu’à deux jours par mois pour ces zones prioritaires.

Cette mission de solidarité sera étendue, secondairement, à l’ensemble des zones sous-denses, au-delà des territoires prioritaires et du premier recours et inclut également une permanence des soins généralisée (soirs, nuit et week-end)

Des mesures « controversées »

Ces mesures, ainsi que la loi en cours de discussion, ne remportent pas l’unanimité. Ainsi, l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (ANEMF) a lancé un appel à la grève illimité à partir du 28 avril 2025 avec les organisations suivantes : l’ISNI (Intersyndicale Nationale des Internes), l’ISNAR-IMG (InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des internes de Médecine Générale), ReAGJIR (Le Syndicat des jeunes médecins généralistes). De nombreuses autres organisations se sont jointes à ce mouvement, dont l’association des départements de France ou l’association des maires ruraux de France.

Dans un communiqué de presse, ces organisations dénoncent la mauvaise orientation des textes. En effet, selon eux, le souci ne serait pas la répartition géographique des médecins, mais leur nombre.

 

Selon le pacte dévoilé, la mise en œuvre de la mission de solidarité devrait être prévue pour 2025. Le texte sera discuté en séance publique les 6 et 7 mai 2025. Le CNER se tiendra informé.

 

Le Pacte

 

Le communiqué de presse