Filière des réseaux électriques : 43 000 recrutements d’ici à 2030 nécessaires
Une étude inédite a été publiée par la filière des réseaux électriques dont RTE, membre associé du CNER, fait partie. L’étude porte sur les besoins en recrutement pour réussir la transition énergétique.
L’étude « Compétences et métiers d’avenir » s’inscrit dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’avenir » de France 2030 et vise à répondre aux besoins des entreprises en matière de formations et de compétences nouvelles pour les métiers d’avenir.
Cette démarche inclut le financement et la diffusion de diagnostics des besoins en compétences et en formations. L’objectif principal de cette étude est de quantifier les besoins en formation et en emploi afin de rendre possible la transition énergétique française.
Les acteurs de l’étude
Cette étude a été pilotée par Enedis et financée par l’AMI CMA. Elle a été réalisée par PwC Strategy & et Learn Assembly pour « Les Écoles des réseaux pour la transition énergétique » et ses partenaires. Le programme « Les Écoles des réseaux pour la transition énergétique » a été créé le 20 mars 2023 par Enedis, RTE, membre associé du CNER, et les organisations professionnelles du secteur, à savoir la FNTP, le GIMELEC, le SERCE, le SNER et SYCABEL.
Ces acteurs se sont associés pour anticiper les besoins en recrutement et en compétences spécifiques de la filière des réseaux électriques en France, dans un contexte de forte croissance de leurs activités liées à la décarbonation et à l’électrification des usages.
Les conclusions clés de l’étude
La transition énergétique appelle au recrutement massif de compétences liées aux réseaux électriques à l’horizon 2030. L’étude met en évidence un double défi pour la filière :
- Rendre possible la transition énergétique en investissant massivement dans les infrastructures ;
- Recruter un nombre croissant de salariés qualifiés, en particulier pour les métiers d’exécution et de maîtrise qui souffrent d’un déficit d’attractivité et d’une concurrence accrue.
Près de 43 000 recrutements dans les métiers cœurs sont estimés nécessaires d’ici à 2030.
L’analyse de l’appareil de formation révèle qu’il est sous tension en raison notamment des baisses de financement.
Bien qu’une offre de formation existe (avec un potentiel de 3 140 offres pouvant mener aux métiers cœurs), elle est souvent trop généraliste et diversement remplie, et insuffisante face aux besoins spécifiques du secteur. L’offre présente également des disparités régionales notables. De nombreux métiers recrutent à partir de viviers de compétences similaires, créant une concurrence sectorielle et intersectorielle.
L’étude souligne le potentiel des publics en reconversion et des demandeurs d’emploi pour la filière des réseaux électriques, à condition de proposer une offre adaptée, incluant la création de certifications spécifiques et l’adaptation de l’offre existante. La féminisation des métiers est également un enjeu important, la part des femmes étant actuellement très faible.
Recommandations principales pour l’adaptation de l’appareil de formation
L’étude propose plusieurs leviers et actions pour adapter l’appareil de formation aux besoins de la filière des réseaux électriques :
- Agir sur l’orientation des jeunes en touchant les institutions académiques et non académiques dès l’infra-bac. Cela inclut des actions de sensibilisation, la création de supports pédagogiques et l’organisation d’immersions ;
- Spécialiser l’offre de formation sur les réseaux électriques, tant initiale que continue, en renforçant la coloration des diplômes existants et en créant des certifications spécifiques pour certains métiers ;
- Augmenter les capacités de formation sur certains diplômes clés ;
- Développer une véritable offre en formation continue sur tout le territoire pour les demandeurs d’emploi et les publics en reconversion, en créant des certifications plus courtes et opérationnelles et en adaptant l’offre existante avec une spécialisation en réseaux électriques. Il est crucial de nouer des partenariats avec les organismes de formation régionaux et de renforcer les relations avec les prescripteurs de l’emploi comme France Travail ;
- Mettre en place des parcours de mise à niveau et des parcours spécifiques pour les personnes éloignées de l’emploi et en reconversion, comme les préparations opérationnelles à l’emploi (POE) ;
- Favoriser l’attractivité des métiers à travers des actions de communication ciblées et des initiatives pour la féminisation ;
- Étudier la création d’un centre d’expertise pédagogique et/ou d’un CFA des métiers des réseaux pour mutualiser les ressources et faciliter le déploiement de formations adaptées ;
Des recommandations spécifiques sont formulées pour chaque métier cœur (monteur de réseaux électriques, opérateur régleur usineur, technicien d’exploitation réseaux…) en termes de synthèse de l’offre de formation, cartographie de l’appareil de formation et taux de captation cible. Des récapitulatifs des leviers et actions pour l’adaptation de la formation sont également proposés pour chaque métier.
L’étude propose aussi des synthèses et des recommandations spécifiques pour chaque région, analysant les recrutements et l’appareil de formation existants. Ces recommandations incluent des partenariats à développer avec les CNAM, les universités proposant des masters en lien avec le génie électrique, et les organismes de formation continue locaux.
Cette étude fournit un diagnostic précis des besoins en compétences de la filière des réseaux électriques face aux enjeux de la transition énergétique et propose des pistes d’action concrètes pour adapter l’appareil de formation.