Le cabinet de conseil en immobilier d’entreprise Arthur Loyd a publié la 8e édition de son baromètre de l’attractivité et de la résilience des métropoles françaises.

75 indicateurs chiffrés et plus de 30 sources de données ont été utilisés pour mesurer l’attractivité des 50 plus grandes aires urbaines du pays, réparties en 4 catégories selon des critères démographiques : vitalité économique, accueil des entreprises et immobilier professionnel, connectivité, capital humain et transitions, et qualité de vie.

Le classement avait été dévoilé en janvier 2025 voir notre article.

En mars 2025, les analyses sont venues compléter cette étude sur l’attractivité des territoires.

 

 

Des investissements verts

Au cours de 2024, les montants d’investissements annoncés dans les filières de transition climatique atteignent 23,5 milliards d’euros. Les Hauts-de-France, la Normandie et le Grand Est centralisent près de 50 % des volumes d’investissements annoncés. Deux tiers des montants investis portent sur des territoires situés à l’extérieur des métropoles. Les filières de transition climatique sont un puissant facteur de rééquilibrage territorial au profit des petites villes et villes moyennes.

 

 

L’emploi dans les territoires

Selon le cabinet, l’emploi salarié du secteur privé constitue l’un des paramètres les plus fidèles pour mesurer l’état de santé économique des territoires, suivre le dynamisme des entreprises ou prévoir la vitalité des marchés d’immobilier d’entreprise. Pour cette analyse, il a été tenu compte de l’emploi salarié du secteur privé hors emploi agricole, emploi à domicile et fonction publique.

Après plusieurs années de croissance soutenue, 2024 marque une phase de stabilisation du marché de l’emploi. Entre le T3 2023 et le T3 2024, seules 53 680 créations nettes ont été enregistrées, marquant un net ralentissement par rapport aux années précédentes. À partir du 3ème trimestre 2023, la croissance de l’emploi privé s’essouffle, traduisant un ajustement du marché du travail après l’effet de rattrapage post-covid et une période marquée par les stimulus budgétaire et monétaire.

Géographiquement, voici les points à retenir :

  • l’emploi stagne depuis deux ans dans les villes moyennes, les bourgs et les espaces ruraux ;
  • les plus fortes créations d’emplois régionales en volumes enregistrées en 2023 ont été observées dans les aires d’attraction les plus peuplées telles que Toulouse, Lyon, Aix-Marseille … ;
  • les métropoles intermédiaires et agglomérations de taille moyenne enregistrent une légère progression de l’emploi, avec un indice passant de 110 à 111 ;
  • en 2023, le Grand Paris élargi connaît une progression modérée de l’emploi après une hausse plus marquée en 2022.

 

 

L’essor du coworking

L’essor du coworking s’est accéléré ces dernières années, soutenu par de nouvelles pratiques de travail comme le télétravail, le freelancing et l’entrepreneuriat. La demande est notamment portée par la recherche de flexibilité et de praticité, avec des espaces bien équipés et adaptés aux échanges professionnels​.

Les espaces de coworking se développent principalement dans les marchés tertiaires matures, où la demande en bureaux est forte. 67 % des postes de coworking se situent dans des départements abritant une grande métropole (ex. Paris, Lyon, Bordeaux).

Les tarifs varient selon la localisation, la concurrence et le coût de l’immobilier.

En Île-de-France, le prix médian est d’environ 30 €/poste/jour. Dans les grandes métropoles régionales (Rhône, Gironde, Bouches-du-Rhône), les prix vont de 25 à 50 €/poste/jour. Dans les zones rurales, les prix peuvent être inférieurs à 10 €/poste/jour​.

 

 

Investissements dans les filières liées à la transition climatique

Les analyses réalisées par Arthur Loyd sur la base des projets d’investissement et annonces d’ouvertures de sites recensés par l’Observatoire Trendeo au cours de la période 2019 / 2024.  Les six filières liées à la transition climatique sont : les énergies renouvelables, les batteries et véhicules électriques, le recyclage et les déchets, le bâtiment durable et les écomatériaux, l’agritech et bio, divers et mixtes.

Entre 2019 et 2023, les annonces d’investissement dans les filières de transition climatique ont cru graduellement et ont atteint un record en 2023, supérieur à 26 milliards d’euros. L’année 2024 a connu les conséquences de la brutale remontée des taux directeurs qui est venu ankyloser l’ensemble de l’économie européenne et française. Il est donc peu surprenant d’observer un repli des annonces d’investissements dans les filières vertes, alors même que le premier facteur indispensable à la motivation des porteurs de projets réside dans la visibilité et la stabilité à long terme du modèle institutionnel au pouvoir ainsi que de l’environnement économique et fiscal. L’annonce de 23,5 milliards d’euros d’investissement dans les filières vertes en 2024 est loin d’être un mauvais cru. Malgré un repli de 10 % des engagements, il s’agit tout de même du second record en volume après 2023.

Ce sont les opérations de petit volume qui sont particulièrement orientées à la baisse.

C’est à l’extérieur des grandes métropoles françaises que se concentrent majoritairement les montants investis dans les filières vertes. La part que ces territoires de plus faible densité urbaine représentent dans le volume total investi est, depuis

2021 très élevée, jusqu’à représenter 63 % de celui-ci en 2024. Hors Paris et Grandes métropoles régionales, le nombre d’opérations est resté stable sur un an alors que les territoires les plus urbanisés sont témoins d’un repli du nombre d’annonces.

 

 

Les facteurs gagnants du renouveau industriel

Selon Arthur Loyd, les indispensables d’une implantation industrielle réussie sont : le partage politique local, l’accès l’énergie, la présence de compétences et de savoir-faire, et la disponibilité foncière.

 

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